Camille Delage prépare son mariage avec Hervé. Pour adoucir sa peine depuis la disparition de son père, elle articule sagement sa vie autour de la préparation de la cérémonie, des repas chez sa mère, des visites à son frère et de drôles de séances “d’ascenseur thérapie”, qu’elle a instaurées à l’insu de son voisin psychanalyste.
Lorsqu’un gamin de dix ans, Enzo, et son papa, Mathieu, font irruption dans son train-train, ses petits arrangements avec le quotidien vacillent ! Comment s’y retrouver dans tout ce chambardement ?
Il m’a tenu la porte de l’ascenseur, comme s’il était évident que j’allais y monter, et je n’ai pas osé décliner son invitation silencieuse. Au premier étage, il m’a lancé l’un de ces regards bienveillants à faire s’ouvrir sans couteau une huître récalcitrante. Au deuxième étage, je me sentais nettement plus détendue. Au troisième, j’ai commencé à réfléchir aux humeurs de mon ex-directrice de thèse. Au quatrième, prise d’un fulgurant accès de spéléologie psychique, j’en suis venue au souvenir de la mort de papa. Et au cinquième étage, j’étais complètement accro.
Si je le pouvais, je prendrais l’ascenseur avec lui tous les jours à cette heure-là. Mais bon, tous les jours, ce serait louche. Je refrène mes élans, je ne le fais que certains après-midis, selon un algorithme aléatoire savamment calculé, en vue de lui faire croire à une coïncidence de nos horaires boulangers.
Voilà. Ce sont mes séances de thérapie. C’est ainsi que je les nomme. J’ai entrepris une sorte de psychanalyse d’ascenseur.
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