Deuxième étape : les personnages
J’espère que vous allez bien et que tout se passe au mieux pour celles et ceux qui participent au défi #jecrismonroman de @marie_vareille .
De mon côté, j’ai travaillé, ces derniers jours, sur les personnages de ma future nouvelle. Même constat que pour le thème du texte : plus le temps passe, plus j’écris, plus j’accorde de l’importance à ce travail initial.
À l’issue de cette réflexion d’amont, mes personnages me sont familiers, je connais leurs facettes, j’imagine plus aisément leurs réactions. L’écriture est plus facile lorsque le personnage a de l’épaisseur, et le roman gagne en cohérence.
J’utilise des fiches bristol, système que je trouve plus modulable qu’un cahier et plus pratique qu’un fichier informatique pour permettre une vision d’ensemble.
Pour créer un personnage, je commence par choisir un âge, un prénom et un nom (les tops des prénoms par année que l’on trouve sur Internet sont très utiles). Je le décris ensuite physiquement, et je choisis dans une banque d’images une photo cadrant avec cette description. On peut aussi faire le chemin inverse, en commençant par sélectionner une photo correspondant à l’idée que l’on se fait de ce personnage.
Je liste ensuite toutes sortes de caractéristiques, de la façon la plus exhaustive possible. Ceci peut englober, en vrac :
– le parcours scolaire du personnage, ses études, son travail, ses lieux de naissance et de vie, son territoire d’attachement,
– ses parents, sa fratrie, ses grands-parents, ses enfants, son arbre généalogique, les lois implicites de sa famille, la tonalité de son enfance, sa culture, sa classe sociale, ses choix politiques,
– son/sa partenaire actuel s’il/elle en a un(e), ses ex, ses premières amours, sa façon d’aimer
– ses valeurs, ses goûts, ses hobbies, ce qu’il déteste,
– ce qui le fait rêver, ce à quoi il aspire, son idéal de vie, ce dont il est fier, ce dont il a honte, ses blessures émotionnelles,
– son sommeil, son alimentation, son rapport au sport, à l’art, à la musique, à la technologie et aux réseaux sociaux…
Je peux écrire quelques paragraphes sur certains de ces sujets, lorsque des développements me paraissent nécessaires.
À l’aune de ma pratique de la psychothérapie, je me pose également des questions de gestalt-thérapeute 😉 : quel rapport à son corps ce personnage entretient-il ? Quelle est sa façon d’entrer en contact ? Que dirait-il de lui s’il devait se définir ? Comment s’y prend-il pour faire des choix, quelles sont ses introjections (les principes qu’il a intériorisés sans réflexion préalable), ses polarités, sa conscience de lui-même et de son histoire, ses projections… ?
Je réfléchis en parallèle aux interactions entre les personnages.
J’utilise aussi de temps en temps, une ressource de développement personnel nommée “ennéagramme”. C’est un schéma qui ne fait pas partie de mes repères théoriques en tant que thérapeute (je travaille sans logique d’étiquettes posées sur les personnes), mais que je trouve potentiellement intéressant en matière d’écriture.
L’ennéagramme modélise neuf types de personnalité qui siéent souvent bien aux personnages de roman. Il m’arrive de mettre ces schémas à profit pour structurer un personnage secondaire aux traits de caractère marqués, tout en observant de quelle manière les trois pôles “passion/compulsion/vertu” de ce personnage secondaire télescopent les problématiques de mon héroïne.
http://www.enneagramme.com/Theorie/9_desc.htm
Pour conclure, je pose les grandes lignes de l’état initial de mon personnage, ainsi que de son état final. Le passage de l’un à l’autre est l’enjeu du roman, puisque toute histoire se fonde sur une transformation : le héros affronte sa plus grande peur pour accéder à son plus vif désir. Comme le dit Eric-Emmanuel Schmitt, “un roman est d’abord une promesse”. Le lecteur s’interroge, attend quelque chose, et la gestion de cette attente détermine la tension narrative… mais c’est déjà là un autre sujet !
Sur ce, je souhaite de belles heures d’écriture à tous ceux et toutes celles qui participent au défi (n’hésitez pas à me laisser un commentaire au sujet de vos méthodes d’élaboration des personnages…).
A bientôt !
Fanny