Aujourd’hui, parlons du héros ou de l’héroïne de votre roman : pour qu’il/elle soit inoubliable pour vos lecteurs et vos lectrices, il/elle doit avoir (entre autres choses) un besoin.
Le besoin profond du personnage principal, c’est la véritable solution à son problème existentiel.
La seule façon efficace de soigner ses blessures psychologiques.
Malheureusement pour lui ou pour elle (et pour le plus grand bonheur des lecteurs), il/elle n’en a – au début du livre, en tout cas – pas conscience.
Pensez-y.
Combien de fois avez-vous cru que ce nouveau vêtement, ce rendez-vous amoureux, ce nouveau travail constitueraient la solution à vos problèmes, alors que ce n’était pas le cas ?
Vous avez constaté, a posteriori, que l’enjeu réel était plus profond.
Anna, l’héroïne de mon roman le début des haricots, est convaincue que ce qui la rendra plus heureuse et l’aidera à s’émanciper de son père, c’est un poste de Praticien Hospitalier aux urgences.
Elle se trompe.
En réalité, ce dont elle a besoin, c’est de s’affirmer, de s’autoriser à agir par elle-même en fonction de ses désirs propres, plutôt que faire des choix en réaction aux injonctions paternelles.
Vous allez peut-être me dire : un besoin, d’accord Fanny, mais comment procéder ?
Eh bien, il existe un moyen infaillible de trouver un besoin intense pour votre héros ou votre héroïne.
Il consiste à se référer aux 5 plus grands regrets des mourants.
C’est un concept que j’ai découvert lorsque j’exerçais la médecine générale, en lisant le livre de Bronnie Ware “Les 5 regrets des personnes en fin de vie”. Bronnie Ware est une blogueuse australienne, infirmière en soins palliatifs, qui s’est entretenue avec de nombreuses personnes au seuil de leur vie.
Elle a constaté que les regrets que ces dernières formulaient quant à leur existence avaient des points communs et pouvaient être classés en 5 catégories :
1 – J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.
2 – J’aurais dû travailler moins.
3 – J’aurais aimé avoir le courage d’assumer et d’exprimer mes sentiments.
4. J’aurais aimé garder le contact avec mes amis.
5 – J’aurais aimé m’accorder le droit au bonheur.
Vous pouvez chercher ces besoins chez les héros et les héroïnes des livres que vous avez aimés, qui vous ont impacté(e).
Pour vous donner l’exemple de certains de mes textes : les enjeux d’Anna, l’héroïne du début des haricots, se classent dans le registre 3. Le besoin profond d’Inès, dans ma nouvelle « Allo Socrate, ici Wondermum » relève de la 5ème catégorie. Celui d’Audrey, l’héroïne de « Vers l’océan et au-delà », appartient au premier registre.
Ces enjeux-là sont universels.
En littérature, c’est très puissant.
Alors, lorsque vous vous lancez dans l’écriture d’un roman, pensez à poser cette question à votre personnage principal : au plus profond de toi, si tu devais mourir demain, que regretterais-tu ?
A bientôt !
Fanny
Pour ne rater aucun conseil d’écriture, rejoignez les abonnés à mes e-mails privés.