Dans la continuité de mon post précédent, un conseil que l’on lit souvent est de ne pas sombrer dans la caricature en matière de personnages.
Je suis en partie d’accord avec cette idée : un personnage trop caricatural ne suscitera pas d’émotion chez le lecteur (par exemple, construire un personnage féminin superficiel avec une jeune femme blonde, vêtue de rose, phobique des souris et hurlant dès qu’elle se casse un ongle n’est pas vraiment pertinent. Elle manquera de contrastes et risque de laisser le lecteur de marbre).
Cependant, il me semble qu’un peu de caricature peut aussi être utile. La littérature n’est pas exactement la vie, elle fait un pas de côté et ce qui s’y passe est souvent plus fort, plus intense que notre lot quotidien. Grossir un peu le trait donne du relief aux personnages et soutient la catharsis. On peut partir d’un cliché, qui parlera au lecteur, et l’enrichir, le nuancer pour lui conférer de la singularité.
En ce qui concerne mes romans, j’ai en tête Pierre-Olivier Catrevant, le père d’Anna dans “le début des haricots” : c’est sa posture de chef de service ultra autoritaire qui pousse mon héroïne dans ses retranchements, l’obligeant à évoluer. Dans un autre registre, les traits maniaques d’Hervé dans “Plus que toute autre chose” servent les passages drôles de mon troisième roman.
Est-ce que cela vous parle ? Pensez-vous qu’un peu de caricature, dosée subtilement, peut être utile dans un roman ?