Comment faire passer des émotions dans un livre ?

Bonjour !

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’émotions.

Car l’une des choses qui poussent un lecteur à ouvrir un livre, c’est celle-ci :  être touché, traversé d’affects intenses au fil des pages. 
Rire, vibrer, être ému aux larmes, révolté, etc. C’est le fondement de la littérature, et faire passer des émotions peut sembler trivial. 
Pourtant, à mon sens, il n’y a rien de plus complexe.

Prenez cet exemple : si je nomme une émotion, que je vous dis de but en blanc : “Tout était perdu. Laura se sentit submergée par une immense tristesse, un désespoir terrible”, ressentez-vous quelque chose ?
Probablement rien. Ça ne vous fait ni chaud ni froid. Vous n’êtes pas ému(e).
 Et si je vous décris en détail les larmes qui coulent sur les joues de Laura, ses sanglots, ses mains qui se crispent sur les accoudoirs de son fauteuil, est-ce mieux ? Non, car le “show don’t tell”, ce procédé narratif consistant à montrer plutôt que dire, ne suffit pas non plus pour émouvoir le lecteur. 

Il y a quelques jours, je relisais des notes prises à l’occasion d’un séminaire de formation à la Gestalt-thérapie sur le thème des émotions, et je suis tombée sur ces phrases, prononcées par la formatrice :

“L’émotion n’est pas attendue, pas pensée. Le phénomène émotionnel est un processus complexe qui ne se réduit pas au moment d’émergence de l’émotion, mais englobe l’amont et l’aval de ce surgissement, l’ambiance, la situation. En tant que thérapeute, il s’agit de ne pas avoir d’intention particulière vis-à-vis de l’expression des émotions, mais d’être attentifs aux petits mouvements, à la vibration, à ce qui se meut en nous et à l’extérieur. De nous placer dans la sensorialité.”

Je crois vraiment que les choses sont similaires pour un écrivain.
C’est en travaillant sur l’amont, sur les détails, les nuances, l’aspect sensoriel, la profondeur des personnages, que l’émotion adviendra spontanément, sans même que nous visions son émergence.

Parce que le lecteur se sera immergé dans l’histoire, pas après pas. 

Parce qu’il ressentira de l’empathie pour le héros ou l’héroïne.

Parce que l’ambiance, la situation, l’imprègneront et le coloreront peu à peu, jusqu’au point de bascule.

Ce n’est pas trivial, mais c’est passionnant ! 

Est-ce que cela vous parle ?

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