5 questions à… Paul Ivoire

J’inaugure un nouveau rendez-vous sur mon compte Instagram : 5 questions à un auteur !

J’ai choisi, pour commencer, d’interviewer plusieurs auteurs passés par l’auto-édition, ainsi que des écrivains soignants (médecin, thérapeute, etc.).

Aujourd’hui, c’est mon ami Paul Ivoire qui s’est prêté au jeu. Après le succès de son roman ” À chacun son rêve” en auto-édition, Paul est maintenant publié par les éditions Anne Carrière et Poulpe Fictions.

Qu’est-ce qui te pousse à écrire ?

Je crois que j’aime ça, tout simplement. Je remplis des dizaines de cahiers depuis l’âge de dix ans. J’écris de tout, même de la musique, et je me consacre désormais plus particulièrement au roman.

Quelles sont tes routines d’écriture ?

Je n’en ai aucune. Je peux rester des semaines entières sans rien faire, et puis tout d’un coup, je décide d’exploiter une idée et de la mener à terme. Dès que j’ai un stylo et un cahier entre les mains, je m’en sers, même chez le dentiste. Je n’ai absolument aucun rituel et j’écris au kilomètre. Une fois le texte achevé, je le relis et le corrige quasiment en apnée pendant trois ou quatre jours, afin de le faire lire à ma famille.

Que retiens-tu de ton passage par l’auto-édition ?

Des rencontres avec des personnes, qui comptent encore pour moi aujourd’hui. J’ai publié trois livres en auto-édition chez Librinova. L’équipe m’a orienté vers Anne Carrière, qui a édité mon premier roman pour adultes (je n’aurais jamais eu l’idée autrement). Parallèlement, j’ai réussi (par moi-même, cette fois) à faire paraître cinq de mes romans jeunesse chez Poulpe Fictions.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un écrivain débutant ?

D’écrire plusieurs livres. On a toujours l’impression que le premier est un chef d’oeuvre, mais un éditeur va forcément le remanier afin de l’améliorer. Avoir d’autres livres en réserve ouvre plus de pistes, permet d’optimiser les relances, et conforte l’idée qu’on est vraiment fait pour ça. La patience, l’optimisme, et la prise de recul sont également trois qualités indispensables.

Quelle est ton actualité littéraire ?

J’ai la chance de publier deux nouveaux romans jeunesse en 2021, aux éditions Poulpe Fictions. L’un a été écrit en collaboration avec des enfants de CE1 répartis dans toute la France, l’autre s’adresse plutôt à des CM1-CM2. C’est mon public favori !

Un grand merci à toi, Paul !


Crédit photo Thierry Rateau.

Écrire

“J’écris et je fume, j’allume la gazinière, j’y pose une casserole et j’observe, au-dessous, les flammes régulières d’un bleu électrique et transparent, au-dessus, l’eau limpide qui frémit de milliers de bulles bondissantes. 
J’écris et j’éteins le feu, je suis là, les deux pieds sur le sol, entre ma fumée placide et ma casserole tapageuse, je guette chaque détail, chaque pigment, le moindre bruissement de la moindre bulle à la surface plane de l’eau qui s’apaise. Aujourd’hui mes sens ne veulent rien perdre de la réalité tangible, aujourd’hui je voudrais percevoir plus intensément.
J’écris et je veille le thé qui infuse, j’épie les lignes filiformes qu’il trace dans l’eau claire à l’instant où je l’y plonge, ces lignes qui se croisent et confluent. La teinte de l’eau s’unifie, diaphane et couleur d’absinthe.”
(Extrait de mon roman “Plus que toute autre chose”).

La citation de Jacques Derrida me parle parce qu’elle nomme ce qui, depuis l’enfance, me pousse vers l’écriture. Le désir de dire l’indicible, de capturer l’instant, de suspendre le cours du temps.
Un attrait irrépressible pour la poésie, qui a précédé chez moi l’envie de raconter des histoires.

Et vous, qu’est-ce qui vous pousse à écrire ? 

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Comment faire passer des émotions dans un livre ?

Bonjour !

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’émotions.

Car l’une des choses qui poussent un lecteur à ouvrir un livre, c’est celle-ci :  être touché, traversé d’affects intenses au fil des pages. 
Rire, vibrer, être ému aux larmes, révolté, etc. C’est le fondement de la littérature, et faire passer des émotions peut sembler trivial. 
Pourtant, à mon sens, il n’y a rien de plus complexe.

Prenez cet exemple : si je nomme une émotion, que je vous dis de but en blanc : “Tout était perdu. Laura se sentit submergée par une immense tristesse, un désespoir terrible”, ressentez-vous quelque chose ?
Probablement rien. Ça ne vous fait ni chaud ni froid. Vous n’êtes pas ému(e).
 Et si je vous décris en détail les larmes qui coulent sur les joues de Laura, ses sanglots, ses mains qui se crispent sur les accoudoirs de son fauteuil, est-ce mieux ? Non, car le “show don’t tell”, ce procédé narratif consistant à montrer plutôt que dire, ne suffit pas non plus pour émouvoir le lecteur. 

Il y a quelques jours, je relisais des notes prises à l’occasion d’un séminaire de formation à la Gestalt-thérapie sur le thème des émotions, et je suis tombée sur ces phrases, prononcées par la formatrice :

“L’émotion n’est pas attendue, pas pensée. Le phénomène émotionnel est un processus complexe qui ne se réduit pas au moment d’émergence de l’émotion, mais englobe l’amont et l’aval de ce surgissement, l’ambiance, la situation. En tant que thérapeute, il s’agit de ne pas avoir d’intention particulière vis-à-vis de l’expression des émotions, mais d’être attentifs aux petits mouvements, à la vibration, à ce qui se meut en nous et à l’extérieur. De nous placer dans la sensorialité.”

Je crois vraiment que les choses sont similaires pour un écrivain.
C’est en travaillant sur l’amont, sur les détails, les nuances, l’aspect sensoriel, la profondeur des personnages, que l’émotion adviendra spontanément, sans même que nous visions son émergence.

Parce que le lecteur se sera immergé dans l’histoire, pas après pas. 

Parce qu’il ressentira de l’empathie pour le héros ou l’héroïne.

Parce que l’ambiance, la situation, l’imprègneront et le coloreront peu à peu, jusqu’au point de bascule.

Ce n’est pas trivial, mais c’est passionnant ! 

Est-ce que cela vous parle ?

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3 choses que j’aurais aimé savoir avant d’écrire mon premier livre

Bonjour,

J’espère que vous allez bien !

En ce moment, je repense souvent au début de mon parcours littéraire : il fut plutôt chaotique, fait de tâtonnements et d’essais/erreurs. À la réflexion, je me dis que j’aurais gagné un temps précieux si j’avais eu connaissance de quelques conseils simples.

Des règles qui m’auraient servi de boussole.

Alors, si je pouvais monter dans la Delorean du Doc Emett Brown et remonter 15 ans en arrière, voilà les 3 choses que je dirais à mon moi du passé :

🌟1) Dis-toi que tu vas écrire plusieurs livres. Ne t’attarde pas indéfiniment sur l’écriture de ton premier roman.

Mon ami, l’écrivain Paul Ivoire, m’a dit cette chose très intéressante : « On a toujours l’impression que notre premier roman est un chef-d’œuvre, mais un éditeur va forcément le remanier afin de l’améliorer. Avoir d’autres livres en réserve ouvre plus de pistes, permet d’optimiser les relances, et conforte l’idée qu’on est vraiment fait pour ça. »

L’aventure que j’ai vécue avec mon premier livre, « la génération spontanée des grumeaux » a été très différente de tout ce que j’avais imaginé. J’ai essuyé des refus de maisons d’édition, mais ce manuscrit m’a mis le pied à l’étrier. J’ai beaucoup appris en l’écrivant, j’ai rencontré des éditeurs, participé à un concours de romans, échangé avec mes premiers lecteurs, été contactée par un agent, etc. Une kyrielle d’opportunités auxquelles je n’avais pas du tout pensé lorsque j’ai commencé à rédiger le premier chapitre. Mais c’est avec mon deuxième livre que j’ai vraiment connu le succès.

🌟2) Participe à des concours de nouvelles.

Plus jeune, je ne songeais qu’à écrire un roman. Rédiger une nouvelle me paraissait une perte de temps. Aujourd’hui, je sais que cela m’aurait été utile. De même qu’il est souhaitable de faire quelques footings autour de notre pâté de maisons avant de nous inscrire au marathon de New York, écrire une ou des nouvelle(s) peut constituer un formidable tremplin pour devenir romancier. Une nouvelle est plus vite terminée, plus vite corrigée. L’intrigue est plus contractée, le nombre de personnages plus réduit. La rédaction d’une nouvelle permet d’oser les tâtonnements, d’exercer notre talent narratif, de tester notre motivation. On peut d’ailleurs s’en servir de base pour écrire un roman.

Sans compter que les concours de nouvelles peuvent vous ouvrir des portes. Les éditeurs sont sensibles aux curriculum vitae des auteur(e)s. Je sais d’expérience : c’est à la suite du concours de nouvelles « Sur un malentendu, tout devient possible » que les éditions J’ai Lu m’ont proposé un contrat pour « Plus que tout autre chose ».

🌟3) Ne bâcle pas la phase de conception de ton plan et de tes personnages.

L’image de l’écrivain jardinier, qui rédige un roman entier sans aucune préparation d’amont est un mythe. Quelques rares écrivains travaillent de cette façon, mais ils sont l’exception qui confirme la règle. De même qu’un cuisinier ne se lance pas dans l’élaboration d’une nouvelle recette sans connaître sur le bout des doigts les règles qui régissent son art, il est primordial de maîtriser et utiliser les notions de base de l’architecture scénaristique.

On ne peut jamais revenir en arrière – les risques de rupture du continuum espace-temps susceptibles d’entraîner la destruction de l’univers sont trop importants (les fans de « Retour vers le futur » comprendront 😉) –, mais je vous parle de tout cela aujourd’hui en vous souhaitant de vous lancer plus rapidement que moi !

Et pour vous accompagner dans votre projet, je vous offre une réduction exceptionnelle de 70 euros sur ma Masterclass « l’écrivain Architecte », avec le coupon RENTREE2021. Elle vous permettra de construire pas à pas le plan d’un roman que vos lecteurs ne pourront plus lâcher une fois commencé.

Nous sommes le 7 septembre 2021, l’offre est valable durant 6 jours seulement.

Pour y accéder, suivez ce lien : https://fannygayral.podia.com/ecrivain-architecte.

La masterclass sera immédiatement ajoutée à votre espace membre, et vous pourrez la suivre quand vous le souhaitez, autant que vous le souhaitez, à vie.

À très bientôt !

Spécial Auteur(e) de Romance : Les 5 langages de l’amour

Bonjour à toutes et à tous,

J’espère que vous allez bien et que vous rentrez ressourcé(e) de vos vacances !  Pour ma part, je rentre en forme, la tête pleine de projets !

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un concept de développement personnel auquel je me réfère parfois pour la dimension “romance” de mes livres.
Il s’agit des 5 langages de l’amour, décrits par Gary Chapman dans son best-seller éponyme.
Ces 5 langages correspondent aux 5 façons d’exprimer et d’expérimenter de l’amour avec son ou sa partenaire.

Les connaissez-vous ?

Ce sont :
🌷Les cadeaux : qu’ils coûtent de l’argent ou non (ce peut être un poème, un trèfle à quatre feuilles…), ils montrent qu’on a pensé à l’autre.

🌷Le temps passé à deux, les moments de qualité où l’on accorde à son/sa partenaire une attention totale.

🌷Les services rendus, qui allègent la vie de l’être aimé(e).

🌷Les paroles valorisantes : compliments, encouragements, mots aimables…

🌷Le toucher physique : caresses, étreintes, sexualité, petits gestes au quotidien…

Chacun de nous a un ou plusieurs langages de prédilection. Dans un roman, il est intéressant de les repérer entre deux partenaires amoureux, pour enrichir la gamme des expériences.
Parfois, les personnages ne sont pas en phase, ils parlent sans s’en rendre compte des langages différents, et ce phénomène peut être source de quiproquos, de malentendus (choses que nous autres auteur(e)s adorons, évidemment ! 😄😉).

Qu’en dîtes-vous ? Avez-vous d’autres astuces en tête pour l’écriture de passages romantiques ?

Lecture inspirante : “Les mots sont des fenêtres”

Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous une lecture qui a m’a beaucoup marquée, il y a de nombreuses années déjà.
En cette période troublée, je me dis qu’il est important et urgent d’accorder de la place aux nuances, de faire preuve d’empathie les uns envers les autres, d’écouter les besoins similaires enfouis sous des stratégies qui divergent.

🌟En cela, le livre fondateur de la Communication Non Violente, “Les mots sont des fenêtres, ou bien ce sont des murs”, écrit par le psychologue américain Marshall Rosenberg et paru en 1999, est une ressource précieuse pour explorer les conditionnements qui nous entravent et découvrir les bases d’une communication authentique.🌟

🌷J’ai évoqué le sujet de la CNV dans mon livre ado/young adult, “Médecine 2ème année”, paru aux éditions Rageot @rageotediteur, via le personnage de la grand-mère de l’héroïne, car cette méthode a beaucoup étayé ma réflexion sur l’écoute lorsque j’étais étudiante en médecine. Loin d’être un simple catalogue de techniques, je pense qu’il s’agit d’un possible point de départ pour cheminer vers plus de conscience, pour se relier sincèrement aux autres et à soi-même.🌷

Outre de multiples ouvrages sur ce sujet, il existe de nombreux stages d’initiation à la CNV (via cnvformations ou cnvfrance), ou des modules en ligne, tels ceux du club CNV @communification d’Issâ Padovani, d’une exceptionnelle qualité.

Est-ce que cela vous parle ? Avez-vous lu ce livre de Marshal Roseberg ? Connaissez-vous la CNV ?

Donner de la densité à vos personnages

Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous une astuce que j’utilise pour conférer plus d’épaisseur à mes personnages.
Pour cela, je vais vous parler de Gestalt-thérapie (le courant de psychothérapie auquel ma pratique se réfère).

En Gestalt-thérapie, on s’intéresse au “champ”, c’est-à-dire à la totalité de ce qui est présent pour une personne à chaque instant de son vécu. On considère que ce que nous vivons dans une situation n’est pas seulement “à nous”, mais aussi “au champ”. Nos ressentis sont en rapport avec la situation.
Comme le dit Ariane Selz “ce que j’éprouve est-il de l’autre, de moi, de ce que j’apporte dans la relation ? […] Ou bien un éprouvé surgi de nos deux mises en présence ? Quelque chose qui vient teinter l’atmosphère de ce que nous vivons dans cette situation ?”. Avec les secondes propositions, nous nous accordons sur le fait que “nous ne sommes pas “surfaces neutres” ou miroirs, mais personnes sensibles”.

Il m’arrive d’exporter ce postulat à l’écriture.
Pour donner plus de densité à un personnage, j’effectue cette petite expérience : je m’imagine immergée à ses côtés dans la situation, comme un témoin invisible. Je regarde son visage, je prends le temps de sentir les émotions, les pensées, l’imaginaire qui me traversent lorsque j’observe ses gestes, ses mimiques, ses actions, lorsque j’écoute ce qu’il dit. Je me place ensuite dans la peau de ce personnage pour ressentir ce qu’il ressent, avant de faire à nouveau la navette entre lui, moi-observatrice externe, et le champ qui nous englobe. Je prends alors des notes, quelques phrases, relève les mots qui insistent, sur lesquels je m’appuierai pour écrire la scène.

Est-ce que cela vous parle ? Prêt à tenter l’expérience ? Avez-vous d’autres habitudes pour donner plus de densité à vos personnages ?