Ne renoncez pas à votre projet de roman

baked food close up photography

Révolutionner le monde des tartes

Lorsque vous invitez vos amis à manger, et que vous avez très envie de leur préparer une tarte aux framboises, vous ne renoncez pas à votre élan sous prétexte que ce n’est pas original.

Vous n’avez pas pour objectif de révolutionner le monde des tartes, vous ne vous dites pas « je ne vais rien leur apporter de neuf en pâtisserie, il vaut mieux se passer de dessert ».

Vous savez que vos amis seront heureux de déguster ce gâteau, qu’ils découvriront avec joie et enthousiasme la façon dont vous avez préparé la pâte, ajouté des zestes de yuzu dans la crème pâtissière, le plat en porcelaine que vous avez choisi, qu’ils apprécieront l’ambiance à votre table, la musique, qu’ils se souviendront de la conversation et des émotions qu’ils auront ressenties.

En littérature, c’est la même chose.

Parfois, une idée de roman nous vient, et nous la balayons d’emblée, par peur de manquer d’originalité.

Nous aimerions écrire une comédie romantique sur le mariage, un roman de fantasy mettant en scène des éleveurs de dragons, un livre jeunesse sur une princesse badass (je vous laisse insérer ici votre propre “poncif” 😉), mais nous nous réfrénons, sous prétexte que ces thèmes sont vus et revus.

Or, comme le dit très bien Martin Winckler, “l’originalité est un fantasme”.

Depuis l’invention de l’écriture en Mésopotamie il y a 5000 ans, on peut considérer que toutes les thématiques existantes ont été abordées.

Spoiler alert : le thème de votre roman ne sera pas original.

Mais votre histoire, elle, le sera.

Car oui, tout a déjà été raconté, mais jamais à votre manière.

Vos personnages, votre univers, votre style, vos choix narratifs, votre décor, les détails que vous retranscrirez, votre façon d’amener les événements, etc. sont uniques.

Et nous aimons tous entendre des histoires sur des sujets universels, dès lors que le récit est captivant, et d’autant plus si le narrateur sait nous prendre par la main pour nous emmener dans son monde singulier.

Si la peur de ne pas être original(e) vous taraude, voici quelques questions que vous pouvez vous poser :

Quels éléments pourraient être inattendus lorsque je prends pour thème central un sujet « banal » ?

Puis-je imaginer un personnage aux antipodes des classiques du genre ?

Puis-je creuser plus loin que la première idée qui se présente, voire renoncer à des pistes qui me paraissaient au départ séduisantes, pour être plus novateur.trice ?

Quels détails puis-je introduire pour instiller du décalage ?

M’est-il possible de prendre le contrepied de certaines caricatures ?

Quelle forme narrative inattendue puis-je adopter ? (des flashbacks, des intermèdes épistolaires, une alternance de points de vue, etc.)

Etc.

Penser notre écriture

L’une de mes formatrices en Gestalt-thérapie disait souvent que l’important est de “penser notre pratique”, et j’aime beaucoup l’idée, de la même façon, de “penser notre écriture”, réfléchir à ce que nous amenons à la conscience de nos lecteurs, à l’expérience que nous avons envie de leur faire traverser.

Souvenons-nous que, de même qu’il nous faut des ingrédients et une recette pour notre tarte, nous ne créons jamais à partir du néant, mais depuis ce que nous sommes, nos fondations, notre vécu.

Que, comme le dit Claude Simon : « Nous sommes les héritiers de tous les écrivains qui nous ont précédé ».

Et ne renoncez pas à votre projet… 😊

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Psychologie pour les personnages de roman

“Les contacts évidents”

Les articles de ce blog sont des newsletters hebdomadaires que j’ai envoyées aux près de 1000 auteur(e)s abonné(e)s à mes e-mails privés. J’y partage mes découvertes et meilleures techniques en matière d’écriture. Pour les rejoindre, rendez-vous ICI.

Lorsque nous marchons, nous ne demandons pas si le carrelage va venir à la rencontre de notre pied.

Nous savons que le sol est là, c’est une évidence.

Nous n’y pensons même pas.

Cet état de fait, nous l’avons intégré lorsque nous étions tout petits, alors que notre cerveau n’était pas encore assez mature pour être dans l’abstraction.

Nous l’avons engrangé sous forme de mémoire sensorielle, corporelle.

C’est ce que le psychiatre Gianni Francesetti appelle les contacts évidents.

Les choses seraient simples si tout cela n’était qu’une histoire de mécanique, de pied et de sol.

Mais, lorsque nous avons appris à marcher (ou fait l’expérience de tout type de contact évident comme être porté, attraper des objets, être posé sur une chaise…), il y avait également un contexte.

Une ambiance relationnelle et émotionnelle.

Nos parents étaient-ils encourageants ? Anxieux ? Joyeux ? Déprimés ? Surprotecteurs ?

Cette atmosphère, à force de répétition, nous l’avons engrangée, elle aussi.

Comme composante parfois inconsciente de nos contacts évidents.

J’aimerais vous proposer deux pistes pour utiliser cette notion dans vos romans.

La première, c’est de songer à la texture, au tissage singulier des contacts évidents de votre héros/héroïne.

Comment va-t-elle à la rencontre du monde, des autres ?

De quelles croyances, de quelles certitudes est-il porteur ? (par exemple : je vais me faire mal si je prends des risques / on ne peut faire confiance à personne / le monde est dangereux, etc.).

De quelle façon les contacts évidents du personnage colorent-ils ses relations d’aujourd’hui, contribuent-ils à ses problèmes actuels ?

La seconde piste, c’est de songer au fait que nous pouvons facilement perdre nos contacts évidents.

Je me fais cette remarque chaque fois que je monte l’escalier de ma maison, le soir, lorsque la lumière n’est pas allumée.

Sur la première partie des marches, je grimpe sans hésitation.

Puis l’escalier bifurque, je me retrouve dans la pénombre et, d’un coup, je perds tous mes repères.

Je ralentis, j’ose à peine poser mon pied.

Il m’arrive de perdre la notion des distances, pourtant évidente quelques secondes plus tôt.

Je dois parfois tâtonner pour vérifier que la marche est là.

C’est une chose que nous pouvons exploiter dans nos romans.

Pousser nos héros/héroïnes dans leurs retranchements, les priver de leurs contacts évidents, de leurs automatismes.

Napper leur sol de brouillard.

Les plonger dans l’obscurité.

Et voir comment ils se débrouillent.

C’est l’une des fonctions d’un récit.

Nous racontons des instants où l’équilibre vacille.

Nous aidons nos lecteurs.trices à apprivoiser les moments de transition.

Les émotions dans un roman

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Avez-vous déjà réfléchi à ce qui subsiste en nous des romans que nous avons lus ?

Ce sont rarement tous les rouages de l’intrigue en elle-même.

Ni les détails des actes des personnages.

Non, ce qu’on retient une fois le livre refermé, quand les semaines, les mois passent, ce sont les éprouvés.

Nous gardons l’empreinte du « bain émotionnel ».

Comme le dit l’écrivaine américaine Maya Angelou : « Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir. »

Une erreur de débutant(e)

Quand on débute en tant qu’auteur.e, on s’imagine parfois qu’il suffit de décrire l’état émotionnel d’un personnage pour amener notre lectorat à ressentir la même chose.

« Mon barrage interne se rompt et une tristesse incommensurable me submerge, les larmes débordent sur mes joues », etc.

Cela a, bien sûr, son intérêt, mais en n’utilisant que cet angle de vue, nous stagnons un peu au rez-de-chaussée du processus. 😉

En réalité, le cœur du sujet, en matière d’émotions du lectorat, c’est l’empathie ressentie pour le personnage et l’identification à ce dernier ou aux thèmes qui le travaillent.

Ce qui produit l’émotion dans un roman

Comme le dit Vincent Jouve dans son ouvrage « Pouvoirs de la fiction » : en lisant, « il se produit une sorte de “transfert affectif ” : on est ému comme on le serait si on était confronté à de telles situations dans la vraie vie. Ce n’est donc pas le récit qui produit l’émotion, mais notre mémoire. »

C’est là LE point important : ce n’est pas votre récit en lui-même qui génère l’émotion.

C’est la mémoire de vos lectrices et lecteurs, la mobilisation de leurs propres souvenirs.

En d’autres termes, la résonance.

Le concept est large : il n’est pas nécessaire que les personnes qui vous lisent aient vécu des événements identiques, elles peuvent simplement convoquer des réminiscences d’expériences comportant des similitudes.

Prenons par exemple, le roman « Va où le vent te berce », de Sophie Tal Men, qui met (notamment) en scène un jeune homme, Gabriel, berceur bénévole de bébés à l’hôpital.

En faisant connaissance avec ce personnage, on peut être émue parce qu’on est maman.

Ou parce qu’on a été hospitalisé, étant petit.

Parce que notre cousin a eu un bébé prématuré.

On peut être émue de voir un homme introverti prendre soin des nouveau-nés, leur témoigner de la douceur.

Etc.

Toute une gamme de résonances est possible.

Et l’un des secrets pour renforcer cette résonance, c’est d’utiliser la notion de proximité.

En psychologie, il s’agit d’un fait démontré : dans la vie réelle, un événement nous touchera d’autant plus qu’il concerne l’un de nos proches.

Un accident de voiture nous perturbera plus s’il s’est produit au coin de notre rue (proximité spatiale).

C’est valable aussi pour la proximité temporelle : entre deux catastrophes de gravité équivalente, nous serons plus remué.e.s par la plus récente.

Et c’est extrapolable à la lecture : plus nous nous sentons proches du personnage, plus nous éprouvons de la sympathie, de l’empathie pour lui, plus ce qui lui arrive sera susceptible de nous émouvoir.

Alors, bien sûr, on peut démarrer un récit sur les chapeaux de roues, avec un suspense haletant.

Mettre en scène une personne claustrophobe coincée dans un ascenseur et susciter de l’angoisse.

Une jeune fille en train de fouiller l’appartement de son ex-petit ami et générer de l’inquiétude.

Narrer une agression violente, source de dégoût.

Ou encore poser une atmosphère joyeuse en décrivant des sentiments légers, en usant du champ lexical de la gaieté.

Mais pour aller vraiment en profondeur, pour toucher les gens avec plus de force, il faut prendre son temps.

Ne pas traquer l’émotion en elle-même, mais laisser mûrir le terreau sur lequel elle germera spontanément.

Montrer par petites touches tous les ressorts des obstacles, du désir, des conflits.

Nuancer votre héros ou héroïne, utiliser ses vulnérabilités et ses qualités de cœur, ses interactions, ses doutes, ses difficultés…

L’idée maîtresse, c’est de tricoter patiemment des liens d’attachement entre vos personnages et vos lecteurs.trices.

Ainsi, ces derniers n’oublieront pas ce que vous leur avez fait ressentir. 😊

Je vous souhaite de belles avancées sur votre chemin d’écriture.

Et pour découvrir toutes les ressources gratuites que je propose pour les auteur(e)s, rendez-vous ICI.

Semaine Femmes et écriture – 14-17 Février 2022

🔥 Attention événement exceptionnel en approche !!

🌟 Du 14 au 17 février prochain aura lieu la semaine “Femmes et écriture”.
Il s’agit d’un sommet en ligne gratuit et bienveillant, dont l’ambition est d’aider les femmes qui ont le rêve d’écrire et qui ont besoin de soutien, à croire en leur potentiel.

🌟 Le thème de cette première édition : “Prendre confiance en soi et en sa plume”.

🔥 L’organisatrice @marie_eve_ecrivaine, a réuni 16 conférencières talentueuses, dont j’ai la joie et l’honneur de faire partie, pour booster votre motivation et votre créativité durant ces 4 jours d’ateliers.

Les inscriptions sont ouvertes. Pour réserver votre place sans tarder (c’est gratuit, mais le nombre de places est limité), rendez-vous ici : INSCRIPTION SEMAINE F&E.

Prêt(e) à rejoindre l’aventure ?

La persévérance pour écrire un roman

Bonjour,


J’espère que vous allez bien. 

Je vous souhaite une très belle année 2022, riche en réalisation(s) personnelle(s).
Pour ma part, tout va pour le mieux : j’ai signé il y a quelques semaines un contrat de publication pour mon prochain roman avec les éditions Eyrolles !

Je souhaitais collaborer avec une maison dont la ligne éditoriale est en phase avec mon univers, et les choses se sont concrétisées grâce au travail de mon agent.
Certaines personnes parmi vous sont des lecteurs qui me soutiennent depuis longtemps, parfois depuis la première parution du “début des haricots” en auto-édition. D’autres ont découvert mes romans plus récemment, m’ont écrit avec beaucoup de gentillesse. Certains abonnés à mes e-mails privés sont des auteurs, débutants ou plus avancés, que j’ai à cœur d’aider au fil de leur parcours. 
Que vous apparteniez à l’une ou l’autre de ces catégories, je souhaite vous adresser un petit message. 
Si vous êtes l’un de mes lecteurs : merci pour votre fidélité et vos retours enthousiastes. Sans vous, je n’en serais pas là aujourd’hui. 
Ce livre à paraître chez Eyrolles est un roman feel good qui mêle comédie et développement personnel dans la veine du début des haricots, j’espère qu’il vous plaira…. 
Si vous êtes auteur(e) : j’aimerais vous encourager. Si je ne devais retenir qu’une seule leçon de mon parcours littéraire jusqu’à ce jour, ce serait celle-ci : la persévérance
Mon chemin à moi n’a pas été un long fleuve tranquille :

J’ai reçu mon lot de lettres de refus. 

J’ai échoué à une marche de la victoire sur le podium du Prix Nouveau Talent. 

L’une de mes éditrices m’a demandé d’arrêter d’écrire du feel good (j’ai refusé 😉). 

J’ai été recalée en phase finale du Mazarine Book Day. 

J’ai vécu des remaniements complets d’équipe en plein milieu d’un travail éditorial. 

J’ai mis du temps à trouver un éditeur pour certains de mes textes. 

Je suis revenue un moment à l’auto-édition après avoir été publiée.

Les choses ont rarement été simples, elles ne se sont pas toujours déroulées de la façon dont je l’aurais espéré. 

J’ai dû retravailler certains romans en profondeur. 

Je me suis plusieurs fois sentie découragée. 

Mais je n’ai jamais renoncé. 
Et j’ai bien fait. Car j’ai vécu des instants incroyables, savouré d’intenses moments d’écriture, fait des rencontres inoubliables. 
Si vous débutez aujourd’hui, croyez en votre projet. Restez confiant(e) malgré les obstacles, et continuez à avancer à votre rythme. Comme l’a dit Thomas Edison à ce sujet : “Beaucoup d’hommes ayant échoué ne savaient pas à quel point ils étaient proches du succès quand ils ont abandonné“, et “le meilleur moyen de réussir, c’est toujours d’essayer encore une fois.”
L’écriture est un chemin qui ne nous mène pas toujours là où nous pensions aller, mais le bonheur se trouve souvent au détour d’une allée lorsqu’on se laisse surprendre !

À bientôt !

5 questions à Sophie Tal Men

Nouvel épisode des 5 questions à un(e) auteur(e) !

Aujourd’hui c’est la talentueuse Sophie Tal Men qui a eu la gentillesse de se prêter au jeu !

Figure du roman feel-good en France, neurologue, écrivain (répérée initialement en auto-édition), elle est l’auteure de 6 best-sellers parus aux éditions Albin Michel.

✨Qu’est-ce qui te pousse à écrire ?

Je pense qu’il y a deux choses : sur un plan personnel, c’est le bien que ça me procure, d’évacuer les émotions de la journée. Certains méditent, moi j’écris, c’est ma soupape de décompression.

La deuxième chose, ce sont tous les sujets que mon métier de neurologue m’apporte, ces rencontres de nombreux destins, cette vision du corps, de la maladie, de la mort que me donne mon métier. Ce sont tous ces aspects que j’ai envie d’aborder.  

✨Quelles sont tes routines d’écriture ?

J’écris le soir, quand mes enfants sont couchés, vers 21h, jusqu’à 23h30, du lundi au vendredi. Je n’écris pas en vacances. J’écris pour décompresser et retrouver mes personnages, c’est toujours une écriture plaisir. 

✨Quels liens fais-tu entre la médecine et l’écriture ?

Chaque activité nourrit l’autre. Je n’écrirais pas ce que j’écris si je n’étais pas médecin, et l’écriture me rend plus zen et me donne du recul par rapport à mon métier. 

Être médecin me donne un regard particulier sur les gens qui m’entourent, sur les relations humaines, et notamment en neurologie sur le fonctionnement de nos émotions. 

Dans « Là où le bonheur se respire », je parle beaucoup du pouvoir de l’odorat sur les sens, la mémoire, et je pense que je n’en aurais pas parlé autant si je n’étais pas neurologue.

✨Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un écrivain débutant ?

De croire à son projet, de ne pas baisser les bras, d’envoyer son texte aux maisons d’édition et s’il/elle n’a pas de réponse, de tenter comme moi une plateforme d’auto-édition. De se faire un réseau aussi, avec les liens sociaux, avec les auteurs, les lecteurs.

✨Quelle est ton actualité littéraire ?

Mon dernier livre,  « Là où le bonheur se respire » est sorti en mars dernier. Il se passe à Ouessant et je m’y intéresse beaucoup au pouvoir des odeurs sur la mémoire, nos émotions.
Actuellement je finis la rédaction d’un prochain roman qui sortira en mars 2022, toujours chez Albin Michel, avec cet esprit saga qui me tient à coeur : des histoires en parallèle, où mes lecteurs qui me connaissent déjà reconnaissent des personnages de mes précédents romans.
 
Merci beaucoup Sophie pour ces réponses inspirantes !

fannygayralauteur✨Quelle est ton actualité littéraire ?
Mon dernier livre,  « Là où le bonheur se respire » est sorti en mars dernier. Il se passe à Ouessant et je m’y intéresse beaucoup au pouvoir des odeurs sur la mémoire, nos émotions.
Actuellement je finis la rédaction d’un prochain roman qui sortira en mars 2022, toujours chez Albin Michel, avec cet esprit saga qui me tient à coeur : des histoires en parallèle, où mes lecteurs qui me connaissent déjà reconnaissent des personnages de mes précédents romans.
 
Merci beaucoup Sophie pour ces réponses inspirantes ! 😘

Psychogénéalogie pour les personnages de roman

Ah la famille !

Au cours de ma formation à la psychothérapie, j’ai assisté à un séminaire de psychogénéalogie et sociologie clinique, animé par le célèbre sociologue Vincent de Gauléjac.

L’un des ateliers consistait à retracer notre histoire familiale à l’aide d’un arbre généalogique, mentionnant les proches que nous connaissons ou avons connus, ainsi que les personnes marquantes au sein de nos « romans familiaux ».

Rien de très original à première vue, me direz-vous.

Mais nous ne nous sommes pas bornés à noter les noms, prénoms et dates de naissance de nos proches.

Il fallait aller plus loin.

Nous devions préciser, dans la mesure du possible, pour chacun d’entre eux :

– la catégorie socioprofessionnelle

– le capital économique

– le capital culturel (études, diplômes)

– les idées politiques et religieuses

– les valeurs

– les secrets

– les signes particuliers de nos ascendants et descendants.

L’idée était de ne pas raisonner en termes de solutions, mais d’identifier les contradictions en présence.

Ceci afin d’analyser les formes par lesquelles l’histoire familiale est toujours agissante dans notre propre histoire, et de comprendre nos destinations.

Au moment des échanges en groupe, j’ai été frappée par une chose à laquelle je n’avais jamais vraiment prêté attention auparavant : l’hétérogénéité de structure d’un arbre généalogique à l’autre.

Certains d’entre eux étaient très foisonnants, avec de multiples branches lisses, formant un clan très soudé. D’autres étaient peu fournis, émaillés de multiples ruptures (conjugales, affectives, familiales, professionnelles, etc.).

Les valeurs et lois implicites des uns étaient parfois en contradiction totale avec celles des autres.

Et chacun des participants constatait combien cette trajectoire avait été marquante. Même si la famille ne détermine pas tout, nous sommes le produit d’une histoire.

Cette approche peut se transposer à l’écriture d’un roman.

Réfléchir – même brièvement – au « roman familial » de nos personnages est très enrichissant.

Parce que les bonnes histoires ne se bornent pas à raconter des péripéties. Elles explorent aussi une seconde partition, une histoire dans l’histoire : les fondations et l’évolution de la psychologie des personnages.

C’est valable pour tous les genres.

On pourrait par exemple se demander :

Pour la fantasy : le héros est-il issu d’un clan ? Quelles sont ses loyautés ?

Pour un thriller : quel a été le paysage familial, la trajectoire traumatique du personnage antagoniste (le « méchant ») ?

Pour une romance : De quel milieu social les personnages sont-ils issus ? En quoi leurs liens précoces conditionnent-ils aujourd’hui leur façon d’aimer ?

Etc.

Comme le dit Jessica Brody dans le manuel “Save the cat !” : “Créer un roman captivant et engageant, imaginer un héros charismatique, c’est un peu comme jouer au psychologue”.

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Belle semaine,

Fanny

5 questions à Alex Kin

On continue avec ce nouveau rendez-vous lancé sur mon compte Instagram : 5 questions à un(e) auteur(e), le plus souvent issu de l’autoédition, ou bien soignant (médecin, thérapeute…).

Aujourd’hui, c’est Alex Kin qui s’est prêtée au jeu.

Passionnée d’écriture depuis toujours, Alex Kin adore lire des histoires d’amour, et encore plus en inventer. Ses comédies romantiques mettent en scène des héroïnes aux forts caractères, avec toujours une bonne dose d’humour.

Qu’est-ce qui te pousse à écrire ?

C’est un besoin viscéral, je ne peux plus m’en passer. De nombreuses histoires se bousculent dans ma tête et n’attendent que leur tour pour être couchées sur le papier. J’aime m’évader dans les univers de mes récits et déconnecter du monde réel. 

Quelles sont tes routines d’écriture ?

Je travaille par créneaux d’une heure à 1h30 maximum, car j’ai remarqué qu’au-delà je perds en productivité. J’aime le silence pour écrire, mais quand il y a trop de bruit autour de moi, je m’isole avec un casque et de la musique. Et j’entame un nouveau carnet pour chaque nouveau projet. J’écris directement sur l’ordinateur mais j’aime prendre des notes dans un carnet qui me sert de “journal de bord” au cours de l’écriture.

Quels sont tes thèmes de prédilection en matière d’écriture ?

Les histoires d’amour, encore et toujours ! Mais j’aime que ces romances soient crédibles et qu’elles traitent également de sujets de société. 

Quel conseil donnerais-tu à un écrivain débutant ?

Chaque auteur a sa manière de travailler, il est important de trouver la sienne pour être efficace. Se fixer des objectifs, même petits, ça aide à avancer. Écrire un roman, surtout le premier, est un travail de longue haleine, il ne faut pas se décourager. Mais si la passion est là, alors tout est possible ! 

Quelle est ton actualité littéraire ?

Le 6 octobre paraîtra ma comédie de Noël intitulée “Alerte : avalanche d’amour et tempête de flocons” publiée dans la Collection &H des éditions HarperCollins. C’est une grande première pour moi après 4 romans auto-édités. Je suis ravie de cette nouvelle expérience et j’espère que de nombreux lecteurs et lectrices rencontreront Léni, Will, Val et toute la bande !

Merci Alex, je te souhaite le meilleur pour la parution de ton roman ! 🍀

Trouver un besoin pour le héros de votre roman

Aujourd’hui, parlons du héros ou de l’héroïne de votre roman : pour qu’il/elle soit inoubliable pour vos lecteurs et vos lectrices, il/elle doit avoir (entre autres choses) un besoin.

Le besoin profond du personnage principal, c’est la véritable solution à son problème existentiel.

La seule façon efficace de soigner ses blessures psychologiques.

Malheureusement pour lui ou pour elle (et pour le plus grand bonheur des lecteurs), il/elle n’en a – au début du livre, en tout cas – pas conscience.

Pensez-y.

Combien de fois avez-vous cru que ce nouveau vêtement, ce rendez-vous amoureux, ce nouveau travail constitueraient la solution à vos problèmes, alors que ce n’était pas le cas ?

Vous avez constaté, a posteriori, que l’enjeu réel était plus profond.

Anna, l’héroïne de mon roman le début des haricots, est convaincue que ce qui la rendra plus heureuse et l’aidera à s’émanciper de son père, c’est un poste de Praticien Hospitalier aux urgences.

Elle se trompe.

En réalité, ce dont elle a besoin, c’est de s’affirmer, de s’autoriser à agir par elle-même en fonction de ses désirs propres, plutôt que faire des choix en réaction aux injonctions paternelles.

Vous allez peut-être me dire : un besoin, d’accord Fanny, mais comment procéder ?

Eh bien, il existe un moyen infaillible de trouver un besoin intense pour votre héros ou votre héroïne.

Il consiste à se référer aux 5 plus grands regrets des mourants.

C’est un concept que j’ai découvert lorsque j’exerçais la médecine générale, en lisant le livre de Bronnie Ware “Les 5 regrets des personnes en fin de vie”. Bronnie Ware est une blogueuse australienne, infirmière en soins palliatifs, qui s’est entretenue avec de nombreuses personnes au seuil de leur vie.

Elle a constaté que les regrets que ces dernières formulaient quant à leur existence avaient des points communs et pouvaient être classés en 5 catégories :

1 – J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.

2 – J’aurais dû travailler moins.

3 – J’aurais aimé avoir le courage d’assumer et d’exprimer mes sentiments.

4. J’aurais aimé garder le contact avec mes amis.

5 – J’aurais aimé m’accorder le droit au bonheur.

Vous pouvez chercher ces besoins chez les héros et les héroïnes des livres que vous avez aimés, qui vous ont impacté(e).

Pour vous donner l’exemple de certains de mes textes : les enjeux d’Anna, l’héroïne du début des haricots, se classent dans le registre 3. Le besoin profond d’Inès, dans ma nouvelle « Allo Socrate, ici Wondermum » relève de la 5ème catégorie. Celui d’Audrey, l’héroïne de « Vers l’océan et au-delà », appartient au premier registre.

Ces enjeux-là sont universels.

En littérature, c’est très puissant.

Alors, lorsque vous vous lancez dans l’écriture d’un roman, pensez à poser cette question à votre personnage principal : au plus profond de toi, si tu devais mourir demain, que regretterais-tu ?

A bientôt !

Fanny

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